“Il faut juste être passionné, Déterminé, Obstiné et Persévérant.”
L’univers que vous découvrirez aujourd’hui est celui de Jc Platon, créateur d’origine martiniquaise installé sur Paris. Comme l’affirme le célèbre économiste et écrivain jacques Attali « Il n’est rien de plus urgent que d’apprendre la patience, le plaisir de se perdre, la ruse et le détour, la danse et le jeu, pour se retrouver capable de façonner sa vie comme une ironique oeuvre d’art. » voilà ce que m’inspire la vie de JC. Sous sa carapace teintée de pudeur, d’humour, de taquineries en tout genre j’ai découvert un homme immensément sensible à l’humain de part son histoire mais surtout un homme déterminé qui a été capable de tout balayer, de vivre sa vie comme il l’entendait, de se perdre pour enfin se retrouver et embrasser ses premiers amours la création… En somme un combat de vie devant lequel je m’incline. je vous laisse donc découvrir cet homme pour le moins atypique et pour lequel j’ai du respect car c’est en période de trouble que l’on reconnait les meilleurs leaders.
Bonjour JC ,
Merci d’avoir accepté cette interview. Tout d’abord pourrais tu te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas ?
Jc Platon, créateur d’origine martiniquaise vivant à Paris
Quel a été ton parcours ?
Je crois que mon parcours sors de l’ordinaire… J’ai commencé mes études dans la mode en Martinique. Une fois mon BEP en poche, j’ai quitté l’île pour poursuivre en BT création sur mesure sur Paris. J’ai été très vite saoulé par tout ça, car j’avais une impression de tourner en rond…J’ai tout plaqué pour rentrer dans le monde des nuits parisiennes à 20ans. J’organisais des concerts et des soirées. J’ai aussi touché au monde de la presse dite urbaine où j’ai lancé deux magazines qui n’ont pas tenu, mais le plus important pour moi c’était d’essayer.Je suis un rêveur, mais un rêveur qui se donne les moyens de réaliser ses rêves même si ça marche pas… Un jour, j’ai fait le bilan sur ma vie et il me restait ce rêve de gosses auquel je n’avais pas donné suite…Devenir couturier ou plutôt styliste de mode ou encore créateur.
Quel est l’élément déclencheur, le déclic à cet amour pour la mode ?
Ce qui m’a amené dans la monde de la confection, c’est l’amour de ma mère pour les vêtements. Petit, elle m’emmenait faire les magasins avec elle (Paris). Une fois au Pays, je la suivais chez sa couturière. C’est là qu’a été mon premier contact avec mon futur metier. J’étais fasciné par tout les outils, metre ruban, ciseaux, machines à coudre; et surtout le faite de voir des tissus, ce qui à l’époque n’étaient que des draps pour moi, devenaient des vêtements. Un peu plus tard, la série « Top Modèles » qui deviendra plus tard « Amour, Gloire et Beauté » est venue appuyer mon envie de rejoindre la profession. Là encore j’ai vu une autre partie, l’envers du décor du milieu et tout particulièrement la consécration du créateur, le défilé. Faire le show en somme.
Quels en sont les dates clés selon toi ?
Le 30 Juin 2011, c’est la date où j’ai annoncé officiellement que je revenais à la couture. Ce jour là j’ai publié 3 de mes créations et le résultat ne c’est pas fait attendre. Le 10 Septembre suivant, je donnais mon premier défilé aux pieds de la Tour Eiffel à l’occasion de la course la Parisienne une course à pied féminine, où j’étais invité sur l’évènement de Béatris Compère. Et puis il y a le 3 Octobre dernier (2015) où j’ai fait ma première Fashion Week à la Fashion Glam Couture de Myriam LARRIERE. C’est mon nouveau chapitre…Affaire à suivre
Quel message souhaiterais tu faire passer aux jeunes ou moins jeunes pour les motiver à aller au delà de leurs limites, à se réaliser pleinement ?
Il est important lorsqu’on a un rêve, un objectif, de se donner les moyens d’y arriver. Je sais que certains diront, » nous n’avons pas les moyens ». Je suis la preuve vivante que partir de rien est possible ! Il faut juste être passionné. Comme j’aime dire, I’m D.O.P.E. Déterminé, Obstiné, Persévérant, mais rien qu’avec les 3 premières qualités on peut déjà faire beaucoup de choses…
Qu’est ce qui t’inspire aujourd’hui ? Quelles sont tes influences ?
J’aime ce qui m’entoure, je peux très bien être inspiré par la nature comme par l’architecture. Je laisse mes yeux absorber ce qu’ils veulent bien absorber. Je suis aussi sensible à la musique. Et puis j’aime bien qu’on me lance des défis, genre je te donne ça qu’est ce que tu en ferais…Ca me stimule, j’aime la compétition même si je ne suis pas un grand sportif.
Qu’est ce que ça fait de vivre une fashion week ?
Alors la Fashion Week…C’est comme les premiers jours des soldes, le plaisir et toute la magie de l’événement c’est pour vous, le public. Nous, les créateurs le plaisir c’est pendant la mise en oeuvre des tenues, l’orchestration du défilé et quand on fait le bilan quelques jours après… J’en retiens tout de même satisfaction de l’avoir fait mais j’aurais pu faire mieux encore.
Comment représentes tu la caraïbe à travers ton art mais aussi au quotidien ?
Pour ma part la Caraïbe c’est un mélange de genres, un énorme brassage. Je considère l’ensemble de l’archipel comme un seul état. Un état multiculturel. Je pense que lorsqu’on a compris ça, on ne peut se tenir qu’à nos couleurs traditionnelles. Mais il y a toujours un clin d’oeil dans mes défilés, faut juste bien regarder. Il ne sera jamais flagrant, ça se passe souvent dans le choix des materiaux…
Quel regard as tu sur la femme moderne puisque c’est elle que tu habilles aujourd’hui?
Alors là… C’est presque une question piège 🙂 .La femme moderne, on va plutôt dire, la Femme selon Jc Platon doit avoir du charisme, du charme, du glamour, de la grâce, de l’éducation avec un zeste de sexy et une bonne rasade d’entrepreneuse, qu’elle assume en plus de qu’elle s’assume. En gros la belle-fille idéale à ramener chez maman 🙂
Comment arrives tu a allier ton style et la personnalité des tes clientes ?
Cet exercice est difficile parfois. Souvent il y a des heures de discussion avant d’arriver à comprendre pleinement la volonté du client. L’idéal, c’est quand elle me laisse carte blanche, là je prends mon pied avec pour seule limite le budget. Même quand le modèle est imposé, je me démerde pour exister à travers des détails. Parfois une petite touche change entièrement la dimension d’une tenue.
Quelle est ta passion ? Qu’est ce qui te fait vibrer ?
Ma passion, la couture!!! J’aime tout ce qui peut toucher à l’art de près ou de loin. Cependant, comme je disais je suis sensible à la musique. Une journée sans musique pour moi est une mauvaise journée et je me suis découvert depuis 3 ans une passion pour la danse, la Kizomba.
Ce qui me fait vibrer: La Réussite, qu’elle soit pour les autres ou pour moi.
As tu encore des rêves ? Lesquels ?
La liste est longue…Mais il y en a un qui me ferait vraiment plaisir. C’est que ma mère puisse assister à l’un de mes défilés dans l’hexagone…Ce n’est qu’une question de temps, mais ça se fera un jour. Pour moi rien n’est impossible.
Si tu étais une chanson tu serais ?et pk ?
Si j’étais une chanson…Question difficile, pour quelqu’un qui est musique. La comme ça j’ai Thank U Mama de Sizzla qui me vient en tête. Ma Mère a beaucoup fait pour moi et ma soeur, le D.O.P.E. me vient d’elle, il faut croire….
Si tu étais un animal tu serais ?et pk ?
Si j’étais un animal j’en serais deux, parce que je suis un emmerdeur comme tu as pu le constater. Je serais un Eléphant ou un Gorille, ces animaux sont majestieux. Ils sont presque totem pour moi, ils représentent la sagesse et la force à la fois.
Je vais te demander de fermer les yeux de faire appel à tes 5 sens et de me dire ce qui te vient quand on te dit MARTINIQUE
La Route de la Trace, les Pitons du Carbet et la Montagne Pelée, les Hibiscus et l’alma. On va dire sa faune et sa flore et les bons petits plats de maman 🙂
Merci encore pour ce moment privilégié je t’envoie tout plein de rayons de soleil à bientôt JC
Contact:
jcplaton@gmail.com
credits photos: Eric Meyess, Lilian Eloi, Richard Vinchon, Meggy Theresine.
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