C‘est avec émotion que je vous invite aujourd’hui à me suivre dans l’univers de David Gumbs, plasticien multimédia originaire de Saint-Martin exerçant actuellement sur la Martinique au Campus Caribéen Des Arts. David ce visionnaire, ce véritable génie à mon sens. Un travailleur acharné qui tel une araignée gagne de plus en plus en dextérité afin de tisser sa toile, aujourd’hui il nous fait l’honneur de la partager avec nous. Je ne vais pas vous cacher que cet artiste m’émeut. De son univers se dégage de la bienveillance, de la sensibilité, de la spiritualité, des vibrations folles alliés à une subtilité déconcertante. Cet artiste est pour moi de loin l’un des meilleurs car en quelques secondes il nous transporte dans un univers de toute beauté qui mele grâce, lâcher prise et contrôle. Son travail est une véritable ode aux sens par son effet bénéfique à la fois sur le corps et la santé. Cela me fait echo car il me renvoit des années en arrière dans l’exercice du Snoezelen avec des enfants atteints de lourds handicaps; une pratique qui avait pour but de les stimuler, de leurs faire prendre conscience de leurs existences à travers les sens. La gestuelle qu’il nous invitait à avoir lors de son exposition dans la manipulation de son travail m’a évoquée des postures de Tai chi, le jeu du souffle dans la corne de lambis amenant une extension de couleurs m’a inspirée ce souffle de vie mais aussi cette invitation à laisser notre lumière interne transformer notre monde, à transcender l’obscurité pour s’épanouir et grandir.Vous l’aurez compris je suis fan de l’artiste mais encore plus de l’humilité de l’homme, de son humour. Laissez vous donc entrainer par cette somptueuse symphonie. Installons nous confortablement et découvrons ensemble cet havre d’harmonie dont seul lui à le secret.
Merci d’avoir accepté cette interview. Tout d’abord pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas ?
Bonjour je suis plasticien multimédia de Saint-Martin. J’ai une démarche artistique qui questionne l’Hors-champ de la perception et qui répond à cette question :
Sommes-nous ce que nous percevons?
Quel a été ton parcours ?
J’ai d’abord fait les beaux-arts de Fort-de-France après un Bac S. Puis un master spécialisé en conception en nouveaux médias. Ensuite j’ai travaillé à mon compte pendant plusieurs années avec la Cité des Sciences et des Industries de la Villette, Avant d’intégrer une société travaillant dans l’évènementiel pour le cinéma. Et de rentrer enseigner aux Campus Caribéen des Arts.
Comment définirais-tu ton art ?
Un art très organique, riche visuellement et très prolifique.
Peux-tu nous parler du déclic opéré par l’art pour prendre cette place dans ta vie ?
En fait il n’y a pas eu de déclic mais peut être plutôt une prédisposition.
Je m’explique, au plus loin que je me souviennes j’ai toujours eu une vive imagination. Et étant un enfant solitaire j’ai toujours fais pleins de gribouillis sur le mur derrière mon lit
Mais aussi un peu partout dans la maison.
J’ai eu beaucoup de Chance d’avoir rencontré Nadine Ducroq à 14 ans. Elle était mon enseignante d’arts plastiques au collège. A partir de ce moment là, ma vie prit une nouvelle direction. Par le travail, la concentration, l’observation, et l’entrainement.
Grâce à Nadine du nom d’artiste N’DEE, j’ai découvert les pastels secs . Ce medium me correspondait parfaitement car je croquais avec facilité des natures mortes et j’adorais particulièrement traduire la multitude de couleurs présentes dans les reflets des bouteilles très originales qu’elle nous faisait dessiner et peindre. C’est la première personne à avoir crue en moi.
Quel message souhaiterais tu faire passer aux jeunes ou moins jeunes pour les motiver à aller au delà de leurs limites, et se réaliser pleinement ?
Travaillez, soyez très curieux de tout et développez de la constance et beaucoup d’imagination.
Comment représentes-tu la caraïbe à travers ton art mais aussi au quotidien ?
Mes recherches artistiques ont une facture qui vise l’international, cependant dans les œuvres récentes, notamment dans ma série de vidéos interactives « Hors champ », des éléments inspirés de la flore sous-marine et terrestre prennent de plus en plus de place dans mon imaginaire. L’emploi des fleurs et des coquillages tropicaux démontrent un fort attachement et un amour profond pour nos régions, ainsi que l’utilisation de motifs et de texture que l’on retrouve sur les murs, sur les vêtements, et dans les maisons de nos parents et grand parents.
Les textures, de toutes sortes, du quotidien nourrissent ma créativité. Cela me saute toujours aux yeux lors de mes retours de voyages. La beauté des patines sur les vieilles cases, la beauté des grains de peaux de nos femmes Caribéennes sont autant de sources d’inspirations et de contrastes plastiques.
Qu’est ce qui t’inspire aujourd’hui ?
je pense que tout m’inspire. Cela va de la composition et des différentes intensités colorées de la fleur de Flamboyant qui serviront à donner de la profondeur dans une vidéo, aux accords colorés des vêtements et des accessoires d’une femme qui m’inspireront dans d’autres accords pour une affiche, aux ondulations de l’herbe du vent à la brèche à Trinité, un hymne à l’immensité et à l’ouverture du paysage vers le monde / l’univers.
Une de mes grande sources d’inspiration reste l’eau, ses multiples facettes et ses reflets des danses des feuilles au vent. Ils m’apaisent et me font voyager, me rappellent la puissance des éléments naturels.
Qu’est ce qui te fait vibrer ?
Danser, j’adore danser. Mais très peu de gens le savent.
Pour vraiment connaître la personnalité qui se cache derrière l’apparence que je donne, il faudra me surprendre entrain de danser.
Mes origines saint-martinoises font que j’ai une préférence pour des rythmes US, mais j’écoute de tout. Cela va de l’expérimental, au minimal, au classique, au Dancehall, au Zouk.
Pleins d’autres choses me font vibrer… Toujours dans les détails, par exemple un cheveu au vent qui se glisse derriere l’oreille… à suivre.
Au quotidien en quoi puises-tu pour te dépasser au quotidien ?
… A vrai dire je ne sais pas. Cela fais plusieurs fois que je reviens à cette question. Peut être que je nourris l’idée que tout ceci est purement un entrainement pour une meilleure vie, pleine d’amour, mais aussi un parcours très enrichissant dont il faut se préparer, tel un coureur de fond pour un marathon. Car la Vie ne tient qu’à un fil. Et tout est une question de point de vue.
Quelle est ta vision de la vie ?
La vie est un terrain de jeu, où des expériences nous sont présentées afin de nous dépasser et renforcer « une chose » qu’on appelle la foi.
Dans quel état d’esprit crées-tu ?
Je fais partis peut-être de ces artistes qui créent par nécessité.
Pas toujours par plaisir car ils sont habités par un désir universel d’expression et d’existence par cette expression autre que la parole.
Quels traits de ta personnalité transparaissent dans tes œuvres ?
Une grande sensibilité, une grande finesse et une grande fragilité / émotion dans les détails. Une minutie, une singularité, une différence. En contre point à une puissance silencieuse, calme, enveloppante et rassurante.
Quelle est selon toi ta plus belle réalisation de l’année 2015 ?
Le début de ma série de vidéo interactive Hors Champ… et la rencontre de moi même.
Quel type d’homme es-tu aujourd’hui ?
Un homme avec une vision, avec des envies de construction, un homme qui ne regarde plus derrière lui, ni devant lui, mais qui se nourrit de chaque instant, de chaque détail, de chaque lumière. Un homme qui lache prise, un homme qui a pardonné.
Parles nous un peu de ton actu, de tes projets pour l’année 2016 ?
Nous sommes en plein dedans avec mon exposition « Géographies Inconscientes » qui s’est déroulée au Tropiques Atrium, ma participation au Perez Musuem Miami pour présenter mon travail devant un Public d’acteurs culturels de toute la Caraïbe et du Brésil Et enfin mon départ pour la Chine dans quelques semaines
As tu encore des rêves ? Lesquels ? Oui, oui on veut tout savoir ☺
Dépasser mes propres limites. Et tous les rêves couleront peut être de sources. (Un livre ouvert n’a plus d’intérêt et de saveur donc ne faut pas trop dévoiler 😉 )
Sur quel grand projet aimerais tu travailler ?
Des projets d’envergures avec une véritable équipe de production rodée, spécialisée dans la création d’évènements mêlants lumière, son et architecture.
Si tu étais un animal que serais-tu ? Et pourquoi ?
Un dauphin, car rapide, fort, et très intelligent.
Une chanson qui te touche et qui te permet toujours d’aller de l’avant ?
« Empire state of mind » d’Alicia Keys.
Je vais te demander de fermer les yeux de faire appel à tes 5 sens et de me dire ce qui te vient quand on te dit SAINT-MARTIN
L’odeur et le gout des Johnny Cakes, des biscuits frits qui accompagnent les repas et notamment les grillades…
Ensuite c’est la dimension internationale et les connections immédiates avec les états unis, et toutes les destination dans le monde.
Merci encore pour ce moment privilégié en espérant te voir très bientôt
Contact: www.davidgumbs.com
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