Croire en un idéal, s’efforcer de chercher des modèles qui rapprochent de la transition énergétique, s’ancrer dans une coopération caribéenne, créer un tissu riche qui fera de la Martinique une terre d’excellence et qui profitera à nos entreprises. Voilà le challenge que s’est lancé Jean-Nicolas François, jeune entrepreneur martiniquais de 33 ans.
Engagé, positif, talentueux c’est aujourd’hui cet ingénieur de formation, co-fondateur de Green Technologie que j’ai le plaisir d’accueillir avec nous. Parti à la découverte du monde de +30°C à -30°C (France, Australie, Mexique, Burkina Faso, Canada) ce passionné de développement durable nous offre son expertise. Et si la RSE était une chance pour passer le cap d’un nouveau modèle? Responsable oui mais comment ? Selon Jean-Nicolas « Il est capital de prendre nos destins en main », de s’autoriser à rêver d’un monde meilleur car chaque rêve est un message que l’on envoie à l’univers. Nous avons tous l’occasion d’agir et de s’engager à travers nos actes de consommation en Validant ou non un système. Stimuler la création et la dynamique entrepreneuriale ne passe pas nécessairement par le financier. Ouvrons nos champs d’expertises, accompagnons par le biais du mécénat d’entreprise des startups sur des domaines tels que le juridique, les ressources humaines, la comptabilité, la mise à disposition de locaux. Offrons à nos talents la chance d’émerger afin de créer une dynamique en faveur de l’intelligence collective. Veillons à ce que chacun s’épanouisse tout en partageant des valeurs communes. Misez sur l’esprit d’équipe, misez sur la passion. Les compétences s’acquièrent avec le temps, la passion elle on l’a ou on ne l’a pas conclue t-il.
Avec cette interview nous continuons à vous faire découvrir nos coups de cœurs pour des talents, des entrepreneurs qui ont la force de leurs convictions, le courage de sortir des sentiers battus pour agir et réussir autrement. C’est notre signature, notre cœur de métier chez ÜART de mettre en relief les personnalités porteuses d’espoir : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » A vous d’agir ! A Nous d’agir !
Qu’on nous donne l’envie, l’envie d’avoir envie…
Bonjour Jean-Nicolas,
Merci d’avoir accepté cette interview. Tout d’abord pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas ?
Jeune Martiniquais de 33 ans d’un père Guadeloupéen et d’une mère Alsacienne. Vécu à Fort-de-France jusqu’à 18 ans puis parti à la découverte du monde de +30°C à -30°C : France, Australie, Mexique, Burkina Faso, Canada.
Passionné de développement durable et décidé à faire tout pour élever le niveau de conscience de son île.
Parle créole, français, anglais, espagnol, portugais.
Lancé dans l’entrepreneuriat avec Green Technologie, une entreprise d’ingénierie dans les énergies renouvelables
- Matirise de l’énergie : accompangement d’entreprises à réduire leur consomation énergétique
- Recharge décarbonée de VE (véhicule électrique) : on utilise l’énergie photovoltaïque pour recharger des VE et apporter une solution concrète à la Transition énergétique
Quel a été ton parcours ?
Filière scientifique au lycée Schoelcher puis départ pour Rennes à 17 ans et demi pour faire classe prépa + école d’ingénieur généraliste. Ca a été le début d’un long voyage qui m’a permis de m’enrichir au contact de d’autres cultures. J’ai exercé différents métiers : des « jobs » (fruit picking en Australie, ouvrier à Socomi, sondages téléphoniques à Montréal), des postes bien payés dans des multinationnales : Airbus (inégnieur Méthodes), Dassault (designer d’intérieur de Business Jet), Bombardier (ingénieur en éco-conception), et des postes plus « humains » dans une ONG Canadienne (au CECI conseiller en entreprenariat social), des associations ou une startup Martiniquaise (Green Technologie).
Pourrais-tu définir ta démarche environnementale au sein de ta structure ?
Pour nous (Green Technologie), la défense de l’environnement n’est que la partie émergée de l’iceberg, et c’est celle qui est à la mode en ce moment. Mais tout est lié : les inégalités, les guerres, le terrorisme, la recrudescence des problèmes de santé, la « crise »…
Notre mode de vie n’est pas durable et nous devons changer si nous voulons perdurer en tant qu’espèce humaine.
Plus concrètement, à Green Technologie, nous percevons la Transition énergétique comme une formidable opportunité de changer de modèle. C’est l’occasion révée pour les « petits » comme nous (Martinique, Guadeloupe) de nous réaproprier nos choix de vie. En commencant par produire notre propre énergie grâce au soleil.
Quel message souhaiterais-tu faire passer aux jeunes ou moins jeunes afin les motiver à aller au delà de leurs limites et se réaliser pleinement ?
Personne ne viendra résoudre vos problèmes à votre place. C’est vrai au niveau personnel comme au niveau territorial : ce ne sont pas les multinationales qui apporteront des solutions aux Martiniquais.
C’est à chacun de nous de prendre en main son destin, celui des siens et communautairement, celui de notre peuple.
Il faut s’autoriser à rêver d’un monde meilleur car chaque rêve est un message que l’on envoie à l’univers.
Qu’essaies tu de transmettre à travers ton exercice?
Avant tout une prise de conscience. Sur l’énergie bien sûr puisque c’est notre métier, mais plus largement sur nos choix personnels. Il est important de comprendre pourquoi on fait tel ou tel choix. Dans l’énergie par exemple, on peut décider de dormir avec la clim pour une question de confort. Je ne juge pas les gens qui le font, je leur demande simplement s’ils sont conscient de :
- combien d’électricité cela consomme : environ 3 kWh/j
- comment est produite cette électricité : à base de fioul
- d’où vient le fioul : de zones en guerre la plupart du temps
- combien cela coûte-t-il réellement à la planète et à ses habitants ?
Sans chercher à culpabiliser, il faut juste comprendre qu’il y a un lien direct entre ce que nous voyons à la télé : les crises humanitaires, les guerres, les attentats, etc. et notre mode de vie. Nous avons le choix de réduire notre consommation, nous avons le choix d’encourager un autre modèle économique. C’est cette prise de conscience que je cherche à transmettre.
En quoi puises tu pour te dépasser au quotidien?
La beauté de la vie. Les sourires, la nature, les petits plaisirs de la vie !
Quelle est selon toi ta plus belle réalisation de l’année 2016 ? Un évènement dont tu es fier ?
Ma participation au 1er TEDx Fort-de-France ! C’etait dans les derniers jours de 2015 mais c’etait tellement intense que ça a marqué mon année 2016 ! Une superbe expérience à travers laquelle j’ai rencontré des gens extraordinaires, jeunes, Martiniquais, talentueux, réveurs, et prêts à refaire le monde !
A approfondir.
Quel type d’homme es-tu ?
Gentil, souriant, sympathique, optimiste.
Comment l’homme influence t il l’entrepreneur que tu es aujourd’hui?
Je me suis créé mon poste en quelque sorte. Au boulot je suis en accord avec moi même donc ca devient naturel.
Etre entrepreneur c’est quoi ?
Ne pas avoir peur de l’inconnu, rêver et croire en ses rêves. Et puis être un peu fou sur les bords 😉
Qu’est ce qu’une entreprise responsable selon toi ?
Question difficile…
Une entreprise responsable est consciente de son impact sur la société et œuvre pour minimiser celui-ci.
Concrètement, elle tisse des liens durables avec d’autres entreprises locales, traite bien ses employés, réduit son impact environnemental, soutien des actions de la société civile, etc.
Qu’est ce que la responsabilité sociale selon toi ?
Pour moi c’est l’histoire du colibri qui tente d’éteindre un incendie de forêt en amenant une goutte à la fois dans son bec. Il fait sa part. La responsabilité sociale, c’est faire sa part chacun à son niveau en prenant conscience et en minimisant nos impacts sur l’envrionnement (déchet, énergie, surexploitation des ressources, etc.) et sur la société (travail des enfants, respect des droits de l’homme, etc.).
Quelles en sont les limites ?
La première limite est que la majorité des modèles d’entreprises que nous connaissons est faite pour que les entreprises soient rentables avant tout. Elles rentrent donc dans une logique productiviste qui est à l’opposé de beaucoup d’actions RSE.
Les autres limites sont des mauvaises interprétations ou mauvaises utilisations de la RSE. Beaucoup d’entreprises par exemple, font de la philantropie (à travers des dons à des associations par exemple) et pensent que cela suffit pour faire de la RSE. Donner de l’argent n’a jamais résolu aucun problème, en tout cas pas à long terme. Pour avoir un impact positif, une telle démarche doit être sincère avec une implication de l’entreprise mécène dans l’association ou l’événement parainé. Et quand c’est le cas, nous avons de véritables situations « gagnant-gagnant ».
D’autres entreprises peuvent réaliser de bonnes actions à l’extérieur, sans remettre en cause leur fonctionnement interne ou leur cœur de métier. Une multinationnale du pétrole ne peut pas se dire responsable !
Enfin le dernier travers que je vois dans la RSE est typiquement occidental, c’est ce que j’appelle l’esprit de supériorité : on « AIDE » les autres en donnant du temps ou de l’argent. Il faut que les entreprises se rendent compte qu’une véritable démarche de RSE les fait grandir, les transforme et transforme ses employés. Si elle n’est pas prête à ces transformations, ça peut faire mal !
Comment à travers votre entreprise tes collaborateurs et toi même vous ancrez-vous dans « une responsabilité sociale » au sein de votre structure ?
Tout d’abord nous travaillons sur l’humain.
Chaque collaborateur doit se sentir bien au travail, doit savoir pourquoi il vient travailler chaque jour, quel but ultime il poursuit à travers son travail à Green Technologie. Nous essayons notamment de motiver les collaborateurs à réaliser des projets personnels dans le cadre de l’entreprise.
Sur le plan environnemental, nous visons une société libérée des énergies fossiles et nous sommes persuadés qu’ensemble nous pouvons y arriver.
Au niveau sociétal, nous souhaitons sincèrement que la Martinique et la Guadeloupe évoluent vers plus d’autonomie alimentaire, énergétique et surtout de pensée. Nous favorisons la sous-traitance avec des artisans locaux, nous communiquons sur des initiatives que nous trouvons intéressantes, etc.
Et finalement, vu que nous sommes des énergéticiens, nous tentons d’élever le niveau de conscience énergétique des gens que l’on cotoie. Notre société doit devenir compétente en énergie comme elle l’est déjà en informatique : tout le monde sait ce que représente 1Go, mais pas 1kWh. Tant que nous ne comprenons pas l’énergie, nous ne pouvons pas la maitriser.
Tant que nous ne maitrisons pas notre énergie, nous ne maitrisons guère notre avenir en tant que société.
Lors de notre première entrevue nous avons abordé le sujet de l’humanitaire. Peux-tu nous parler de ton expérience dans l’humanitaire ?
Je n’aime pas le terme humanitaire. Mais nous y reviendrons.
J’ai principalement travaillé sur un projet de création d’une entreprise sociale basée au Canada, pour permettre aux petits producteurs africains de pénétrer le marché nord-américain avec plus de valeur ajoutée. J’ai eu la chance de passer 3 mois sur le terrain au Burkina Faso dans une toute petite ville nommée Léo. Je travaillais avec une coopérative de 2000 femmes productrices de beurre de karité. Ensemble, nous avons mis en place une chaine de production mécanisée permettant de produire plus, à qualité constante et moins péniblement. Nous avons également travaillé sur la réduction de l’impact environnemental de la production.J’ai travaillé pendant 2 ans environ, au Centre d’étude et de coopération internationale (CECI). C’est une ONG canadienne basée à Montréal qui œuvre sur tous les continents.
C’était une expérience extraordinaire ! Assez dure mais tellement riche humainement !
Comment selon toi doit-on à notre échelle agir et aider les populations sous développés?
Oui. Chacun devrait au moins 1 fois dans sa vie donner du temps et du savoir à des hommes et des femmes qui en ont besoin. Par contre je n’aime vraiment pas le terme sous-développé. Les populations que l’on qualifie ainsi sont souvent bien plus développées que nous sur le plan humain. Ils sont solidaires, savent vivre de peu, connaissent et respectent les éléments naturels. Mais selon nos critères capitalistes, ils sont sous-développés et nous devons les aider.
La première façon d’aider ces populations, c’est d’
Lorsque nous achetons des produits de mauvaise qualité fabriqués dans des conditions inhumaines par des mineurs, nous envoyons le message que nous aimons ce type de produits et qu’il faut en fabriquer plus. Au contraire,utiliser notre porte-monnaie intelligemment tous les jours. C’est notre arme la plus puissante !
Bien sûr, la réalité économique fait que l’on ne peut pas toujours tout acheter de la sorte, mais nous avons le devoir de faire cette reflexion chaque fois que nous posons un geste d’achat.lorsque nous soutenons un artisan d’ici ou d’ailleurs, nous lui permettons de nourrir sa famille, d’envoyer ses enfants à l’école et surtout de les inspirer par sa réussite.
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’action, je recommanderais de privilégier un accompagnement à long-terme plutot qu’une action de temps en temps. En développant une relation avec quelqu’un en difficulté, on apprend tout autant qu’on lui apprend. L’ONG avec laquelle j’ai travaillé propose généralement des missions sur le terrain de 2 ans. Et ces missions sont reconduites avec d’autres volontaires. Les partenaires terrain accompagnés, comme la coopérative qui m’a accueilli développe de véritables compétences et gagne en autonomie.
Quelle est pour toi la différence entre le model américain et le modèle français dans la vision de l’entreprenariat ?
En Amérique du Nord les mots clés sont : stimulation et encouragement.
En France, c’est comme si les gens mettent de l’énergie à chercher une raison de ne pas le faire.
Il y a aussi une grande différence de contexte social :
en France il y a une réelle mefiance envers les chefs d’entreprise alors qu’en Amérique du Nord, on encense ceux qui ont « réussit », surtout s’ils sont partis de zéro.
Enfin un concept très intéressant à la mode en Amérique du Nord est l’intrapreneurship. Ou comment inciter les employés à entreprendre au sein même de leur société. Google et Facebook sont très forts la-dedans. Là encore, l’application en France semble compliquée, principalement pour des raisons culturelles à mon avis.
Quelle est l’importance selon toi du mécénat ?
C’est capital pour stimuler la création d’entreprise. Par contre, à l’instar de la RSE, il ne faut pas juste donner de l’argent, il faut accompagner et grandir ensemble. Il y a par exemple des sujets complexes comme la comptabilité ou le juridique qui sont très lourds pour des startups en démarrage. Une grande entreprise peut apporter un soutien précieux dans ces domaines pour un investissement relativement faible. Et ça peut rapporter énormément :
- RSE : amélioration de l’image de l’entreprise, satisfaction des employés impliqués…
- La startup bénéficiare peut apporter des services ou des produits novateurs à son mécène
- De véritables partenariats peuvent être créés et permettre par exemple d’aller chercher de nouveaux marchés ensemble.
Est-ce une clé capitale pour les jeunes startups ?
Peut-etre pas capitale mais très importante oui, car cela permet de se lancer et de combler les lacunes des néo-entrepreneurs.
Comment selon toi encourager ces mécènes à investir dans la matière grise martiniquaise mais aussi caribéenne?
Il faut faire comprendre aux entreprises déjà en place qu’en aidant nos entreprises locales à devenir bonnes, on crée un tissu riche qui profitera à leur entreprise.
D’autant que la Caraïbe permet de s’ouvrir à de nouveaux marchés bien plus larges : Amérique latine, USA…La Caraïbe est un joyau culturel. S’investir (en temps et en argent) dans la Caraïbe est forcément une bonne idée.
Comment s’entourer des meilleurs pour réussir ?
- Etre passioné et rechercher des gens passionés qui partagent les mêmes valeurs
- Miser sur l’esprit d’équipe plutot que sur les compétences
- Toujours veiller à ce que les gens s’épanouissent
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes entrepreneurs ?
Se lancer !
Avoir une communauté autour de soi : la famille et des amis sincères. Ce sont vos premiers supporters, vos premiers clients et l’épaule sur laquelle se reposer dans les moments difficiles.
Qu’est ce que l’humanisme selon toi ?
C’est de l’empathie.
Quelle est l’importance de la culture au sein de notre société selon toi?
Très important dans la vie de tous les jours car tous nos échanges sont imprégnés de culture. et ce même si nous ne nous en rendons pas compte. C’est d’autant plus vrai dans nos régions marquées par une histoire forte et une culture extrêmement métissée.
Green Technologie a 3 ans et est entrain de passer du stade de Startup à PME. Nos solutions sont matures, nos clients sont satisfaits, mais surtout se sont transformés depuis que nous travaillons ensemble. Nous déployons actuellement le 1er réseau de recharge solaire de véhicules électriques : Karib’Drive. Ce réseau de bornes en Martinique, Guadeloupe et Guyane devrait permettre à nos sociétés de gagner en autonomie puisque actuellement nous dépendons à 100% du pétrole pour nos déplacement routiers. Grâce à Karib’Drive, nous pourrons nous déplacer grâce au soleil !
As-tu encore des rêves ? Sur quel grand projet aimerais-tu travailler ?
Oui je rêve d’une société plus humaine, avec plus de compréhension entre les uns et les autres et où les gens sont acteurs et non passifs. Pour y arriver,
je souhaite mobiliser l’intelligence collective : personne ne détient LA solution mais ensemble, nous pouvons la batir.
Comment la Caraïbe a t-elle influencé ton travail ?
Je suis Martiniquais, Guadeloupéen, St-Martinois, Caribéen, Africain… et un peu Français 😉
On m’a souvent dit : « Where are you from ? I can’t tell ! » (D’ou viens-tu ? Je n’arrive pas à deviner). Etre Caribéen est une richesse inouie, sachons en profiter.La Caraïbe est dans ma façon de penser, d’interagir avec les autres, de danser (lol).
Comment intègres-tu ta société dans ce bassin caribéen ?
Nous voyons la Martinique et la Guadeloupe comme des laboratoires ou tester et développer des nouveaux concepts. Ces concepts pourront ensuite être appliqués à nos voisins de la Caraibes et plus largement à toutes les régions dans le monde avec une situation similaire comme l’isolement énergétique et de s situer dans des zones tropicales.
Je vais te demander de fermer les yeux de faire appel à tes 5 sens et de me dire ce qui te vient quand on te dit Martinique
Le goût d’une mangue Julie.
La vision des différentes couleurs de la mer au Cap Macré.
L’odeur du citron vert du jardin.
La douceur du sable de l’Anse Couleuvre.
Le bruit des grenouilles à la tombée de la nuit.
Merci encore pour ce moment privilégié en espérant te voir très bientôt
ÜART.
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Jean-Nicolas FRANÇOIS
Crédit photo: Lionel Chamoiseau
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